• Filles de la mer de Mary Lynn Bracht (2019)

    Roman historique, violences de guerre

     

    Résumé de la fnac : Corée, 1943. Hana a vécu toute sa vie sous l'occupation japonaise. En tant que haenyeo, femme plongeuse en mer, elle jouit sur l'île de Jeju d'une indépendance que peu d'autres Coréennes peuvent encore revendiquer. Jusqu'au jour où Hana sauve sa sœur cadette, Emi, d'un soldat japonais et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d'autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie. Emi passera sa vie à chercher Hana et à essayer d'oublier le sacrifice que sa sœur a fait. Mais les haenyeo sont des femmes de pouvoir et de force...
    Plus de soixante ans plus tard, Emi saura-t-elle affronter le passé et les horreurs de la guerre pour retrouver enfin la paix ?

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    “Maintenant que j'y pense, la première personne à avoir vu mon visage quand je suis venue au monde, c'est elle, Bongsun. C'est elle aussi qui a donné à ma mère la nouvelle décevante que le nouveau-né était malheureusement une fille, elle encore qui a sacrifié son sommeil pour bercer le nourrisson à la place de ma mère.....Elle n'avait que douze ans.”

     

    Ma très chère Grande Soeur est une nouvelle fois confondante de sincérité et de réalité, comme souvent dans les oeuvres Coréenne.

    Livre autobiographique ou non, c'est la grande question de ce Roman dépeignant l'enfance d'une narractrice auteure née dans les années 1960. Jang Ah grandit d'abord dans la misère, puis dans la luxure, toujours accompagnée de Bong Sun, jeune fille recueillit par la famille et employée comme aide à domicile. Bong Sun et son train de vie assez loin des codes de l'époque bouleverse le quotidien de Jang Ah, lui apprenant la dure réalité de la vie, les relations sociale, l'argent, l'alcool, le sexe,  à seulement 4 ans. Parfois très choquant, souvent très touchant, Ma très chère grande soeur est une ôde à la famille, une parfaite description d'un quotidien totalement imparfait, la magnifique histoire d'un enfant qui grandit en pleine transformation de la Corée et en en tant que femme dans une société patriarcale.

    Bien que j'ai adoré suivre l'évolution de Jang Ah, je regrette cependant que la narration soit trop mature. Jang Ah, 4 ans, pense la société, découvre des choses, mais il manque la naïveté candide dans la plume de l'auteure Gong Ji Young. Ne vous attendez pas non plus à une fin bien tranchée, Ma très chère grande soeur commence à la naissance de Jang Ah et ne s'arrête en fait jamais, comme si l'auteure avait tenté de simplement nous compté un bout de vie qui a encore beaucoup de chose à offrir.

    Je ne saurais que trop vous conseiller Ma très chère grande soeur, ainsi que Nos jours heureux, un autre roman écrit par Gong Ji Young, une auteure engagée et féministe.


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    Un fils en or // littérature

     

    On résume : Anil est un jeune Indien qui commence des études de médecine dans le Gujarat puis part faire son internat aux États-Unis. Sa redoutable mère rêve pour lui d’une union prestigieuse. Or, depuis qu’il est petit, elle le sait très proche de Leena, la fille d’un métayer pauvre. Quand celle-ci devient une très belle jeune fille, il faut l’éloigner, en la mariant au plus vite. 

    Les destins croisés d’Anil et de Leena forment la trame de ce roman – lui en Amérique, qui est loin d’être le paradis dont il rêvait ; et elle en Inde, où sa vie sera celle de millions de femmes victimes de mariages arrangés. Ils se reverront un jour, chacun prêt à prendre sa vie en main. Mais auront-ils droit au bonheur? (Source Folio).

     

    Mon avis :  Quand j'ai commencé le livre, je croyais voir une histoire d'amour torturée à cause de cette  phrase : "Or, depuis qu’il est petit, elle le sait très proche de Leena, la fille d’un métayer pauvre. Quand celle-ci devient une très belle jeune fille, il faut l’éloigner, en la mariant au plus vite. "

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  • Brouillon Kalyani

     

    On résume : Il y a eu des témoignages -sur l'époque de la Révolution culturelle. Celui de Niu-Niu est certainement le plus fort et le plus direct, celui qui descend au cœur des événements. Et ces événements sont autant de remous, de rames, d’histoires compliquées, vécus à tous les échelons de la famille. La vie d'une famille chinoise, il y a vingt ans, est tragique si cette famille est, comme celle de Niu-Niu, d'origine bourgeoise ou intellectuelle. A un moment ou à un autre, ces gens ont été traqués. Ce sont tous maintenant des rescapés. L'histoire de Niu-Niu, c'est la Révolution culturelle et ses conséquences. C'est un récit infiniment dramatique et qui va très loin dans l'évocation de ce qu'ont vécu les gens. Il faut une ténacité, une force d'âme exceptionnelles pour arriver à s'en sortir. Niu-Niu l'a fait. (Source Le livre de Poche).

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    Gong Ji Young

    Cette femme est clairement le genre d'auteure que j'aime. Je ne parle pas ici de sa qualité d'écriture, mais les expériences qu'elle a vécu et son parcours de vie sont une mine d'or pour son écriture et donc pour moi, lectrice.

    Elle est engagée, très tôt, dans les mouvements pour la démocratie en Corée du Sud et contre le régime Militariste. C'est une femme considérée comme féministe puisqu'elle lutte pour la parité homme-femme. Ses écrits sont empreint de ces principes et valeurs, et s'épanche sur les conditions des travailleurs en Corée du Sud, les exclus et les victimes d'ostracisme.

    Nos jours heureux // 우리들의 행복한 시간

    « Je ne savais pas que certains détenus étaient si pauvres qu'ils vivaient avec moins de mille wons* par mois... je ne savais pas que Yunsu, un criminel infâme, auteur de trois homicides et d'un viol, pouvait sourire avec tant d'éclat et pleurer avec tant de douleur. Tant qu'on ne savait pas, on ne pouvait pas faire grand chose. Voilà pourquoi nous étions « ceux qui ne savent pas ce qu'ils font », comme a dit Jésus. Pis encore, nous ne savions même pas que nous étions « ceux qui ne savent pas ce qu'ils font ».

    Nos jours heureux est un roman écrit d'un point de vue interne, nous entrons dans la tête de Yujeong, une professeur d'université trentenaire qui n'aime pas la vie, n'aime pas les autres, et ne s'aime pas elle même. Elle se décrit comme étant une personne froide et sarcastique qui n'existe qu'en dérangeant et en mettant mal à l'aise. Cet état elle le doit à un évènement tragique de son enfance et depuis elle ne sait plus comment vivre autrement que dans la débauche. Après sa troisième tentative de suicide, elle est amenée à rencontrer la mort, pas la sienne, la vrai. Celle de condamnés à mort. Cette méthode quelque peu extrême saura-t-elle redonner à Yujeong l'envie de vivre ? Le besoin d'exister ? Le droit d'accepter le bonheur ?

    Le fait d'avoir choisit la première personne pour l'écriture de ce roman nous amène au plus prés du personnage et nous donne un réel sentiment d'intimité avec elle. On a l'impression de la connaitre, de la voir évoluer et chacune de ses prises de conscience fut une véritable claque pour moi. L'écriture très simple permet de mettre à nue le personnage, nous fait ressentir une honnêteté totale. Cette simplicité assumée renforce aussi le réel et les vérités dans ses propos, Nos jours heureux m'a sans cesse renvoyée à moi même et remis les pieds sur terre. Encore une fois je n'ai pas trouvé qu'il faisait dans le sentimental, il parlait simplement de la vrai vie en dépeignant un des horribles aspects de l'humanité : La prison et la peine de mort.

    Ce roman est certainement un plaidoyer contre cette dernière, mais aussi contre les conditions inhumaine des prisons en Corée du Sud. J'ai beaucoup aimé le lire car, lors de mes études, j'avais écris un mémoire sur la réinsertion des détenus carcéraux. Un aspect de notre pays, la France, qui m'avait révulsée. Mais comme le dit Yujeong, tant qu'on ne sait pas, on ne sait pas. Alors on peu être heureux. Une vrai percée dans le monde de ces hommes, les horreurs qu'ils ont commises mais aussi leur humanité. Un passage du livre décrit extrêmement bien la victimologie, le fait de prendre conscience de son statut de victime, de l'accepter comme tel et de continuer à vivre. Nos jours heureux ne prend pas partie pour des monstres, ni pour les victimes de ces monstres, mais se lève et clame l'humanité en chacun de nous, que l'on soit bon ou mauvais.

     

    Nos jours heureux a été adapté en film " Maundy Thurdsay " :

     

         
             
         

     

     

     

     

     

    En finissant ce livre j'ai eu l'impression d'être une meilleure personne que la veille... Alors je vous encourage tous à le lire !

     


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  •  •  Quelques livres pour apprendre le Coréen.

    Hello tout le monde !

    Je suis toujours à Séoul en ce moment, et si il y a bien une chose qui me tienne à coeur c'est d'apprendre la langue! Je m'y attèle tout les jours afin de pouvoir échanger et en apprendre plus sur la Corée. Bien que les jeunes parlent quasi tous un Anglais plus ou moins correct, ils sont toujours ravis quand tu peux leur parler un peu dans leur langue maternelle. Pour moi c'est une marque de respect et puis surtout un moyens de ne pas avoir l'air QUE en vacance ahahah.

    Et si j'aime étudier ici, c'est parce que l'ambiance y est réellement propice ! J'aimerais repasser tous mes examens dans des conditions pareil, j'en souffrirais beaucoup moins ! Alors certain soir je me motive, prend mon sac, mes livres, et fonce dans un de ces cafés ouvert 24h/24h. Là bas on y trouve du monde, beaucoup de monde, tous la tête penchée sur leur bouquin. Un caramel Macchiato et un gâteau pour tenir le choque, les heures passent sans qu'on s'en rende vraiment compte. Il est 3h du matin et je me s'en simplement contente d'avoir pris ce temps pour étudier le Coréen. Mais ce que j'aime par dessus tout, c'est les musiques qui passent en fond, et si tu relève le nez deux secondes de ton cahier, tu verras que toute la salle chantonne avec toi. Nous étions tous et toutes là à fredonner Untitled de G Dragon et c'était juste beau. Enfin bon une fois avoir parlé de cette ambiance hors du commun pour étudier, je voulais vous conseiller, si jamais l'envie vous prenait d'apprendre le Coréen, quelques livres sympa. Il y en a vraiment beaucoup ( en tout cas ici ), de différentes universités, d'éditeurs, et on y s'y perd vite !

    Pour apprendre une langue, d'après moi, il faut vraiment accorder de l'importance à la grammaire ! Mais si on ne se fit qu'à ça, on à pas l'impression d'avancer du tout, alors un petit livre de conversation.

     

     

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    Hello tous le monde !! Lors de mon super long voyage jusque cette magnifique vie Séoulite, j'ai pu terminer ce livre qui m'a enchantée. Alors avec Kalyani et Sakura, on s'est dit que vous faire part de nos lectures asiatique ne serait pas forcément une mauvaise idées. Si je suis une dévoreuse de Manga, que j'ai même essayé d'écrire les miens à moi ( AHAHA lol le massacre ), je ne m'étais jamais essayée aux Romans asiatique. Et ce que je peux dire de cette première lecture, c'est que c'est complètement différent de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent ! Rapide, concis, et pourtant si pure et puissant ! Je ne regrette absolument pas cette expérience et vous la recommande ! 

     

    • A propos de Hwang Sok Yong •

     

    Pour mon premier livre d'un auteur Coréen, je me suis laissé tomber pour cet auteur. Plusieurs raisons à cela, il est d'abord un auteur mondialement reconnu, déjà nommé au prix Nobel et exerçant depuis plus de 20 ans, mais il est surtout un auteur politique. Emprisonné deux fois à cause de son engagement pour un rapprochement des deux Corées, chacune des ses oeuvres sont teintées d'allusions à son pays, à son époque, à ses épreuves.

    • Shim Chong, fille vendue mais tenace •

    Shim Chong est un récit nous faisant voyager entre la péninsule Coréenne et la Chine au XIX ème siècle. Si au départ Hwang Seok Young s'est inspiré de la légende populaire de Shim Chong ( celle là même dont est tiré le Drama " The Bride Of Water God " ), l'auteur en change l'époque et le lieu ce qui nous vaut un magnifique voyage sur les terres Chinoise.

    Shim Chong est vendue par son père, est renommée Lenwha et est envoyée sur les mers de Chine. Dès lors, elle comprendra que son corps, bien qu'il ne lui appartienne plus, est une arme qu'il lui faudra rendre puissante au fil du temps et des expériences. Femme de compagnie au départ, prostituée ensuite, musicienne à un moment, mère à un autre, Shim Chong m'a surprise par ses multiples facettes et sa capacité d'adaptation. Ne souffrant de plus d'aucune honte, elle a complètement mis à mal mes principes et mes valeurs. Elle sait ce qu'elle veut : devenir une femme puissante, et peut importe ce par quoi elle doit passer pour y parvenir.

    Si j'ai aimé parcourir les pages de ce livre, c'est surtout pour le voyage qu'il nous offre, et la peinture qu'il nous fait d'une société. Souvent érotique, parfois politique, on ne cesse de découvrir les moeurs et les enjeux de l'époque. Entre prostitution, trafic de drogue et d'humain, Hwang Sok Young ne cesse de faire des allusions à la Corée de notre époque.

    Pour conclure, l'oeuvre de Hwang Sok Young est un voyage dans le temps et l'espace qui, si elle ne s'éternise pas vraiment sur le côté romantique, ne manquera pas de vous surprendre par sa capacité à vous emportez dans cet univers!


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