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Festival du Film Coréen 2021
Je n'ai pas chômé pendant les vacances de la Toussaint car j'ai enchaîné deux évènements : Le 16e Festival du Film Coréen à Paris et les Utopiales 2021. J'écrirai un article à part sur ce dernier mais aujourd'hui, ce sera place au cinéma ! Par soucis d'organisation et de budget, je n'ai pu regarder que trois films qui étaient projetés le vendredi après-midi et par chance, c'était ceux qui m'intriguaient le plus.
Mon seul regret est de ne pas avoir pu regarder deux films : Escape from Mogadishu et The Book of Fish.
Je voulais regarder Escape from Mogadishu à cause des acteurs, et notamment de Jo In Sung qui n'a pas joué depuis un petit moment et le résumé me donnait envie de voir comment un film coréen allait parler de la guerre civile en Somalie. Avant d'aller au festival, j'avais déjà regardé The Book of Fish qui est le film de clôture (voir programme ci-dessous) mais j'aurais préféré le regarder sur grand écran pour vivre pleinement l'expérience de ce film en noir et blanc.
Je vais donc parler des films que j'ai vus lors du festival et de The Book of Fish.
de KWON Min-pyo et SEO Hansol - 2020 - 1h19 - Aventure
Avec SEOL Si-yeon, BAE Yeon-woo, PARK So-jung, HAN Song-hee…Synopsis : Quatre collégiennes se voient confier un devoir d’été par le professeur qui s’occupe du club de photographie dont elles sont les uniques membres : immortaliser “la fin du monde”. La bande de copines décide de prendre le métro et de partir à l’aventure tout au bout de la ligne 1, voir si cela ressemble à la fin du monde… (synopsis pris sur le site du FFCP)
Dans la section paysage, le film a reçu à la fin de la projection une note du public. Chaque personne devait donner une note de 1 à 5 et la glisser dans une urne à la sortie de la salle. Je ne dirai pas la note que je lui ai donné mais sachez que je l'ai beaucoup apprécié.
C'est un premier long métrage qui, ma foi, est réussi. C'est un tranche de vie pendant les vacances de collégiennes. Tout est naturel. Aussi bien le jeu des jeunes actrices que leurs dialogues. Elles parlent de tout et de rien mais c'est à travers de leurs conversations qu'on en apprend plus sur elles et sur leur dynamique de groupe.
C'était également une bouffée d'air de voir un paysage rural à la place des rues urbaines de Séoul. Je suis contente d'avoir eu l'impression que la caméra était simplement posée et capturait l'aventure d'été de cette bande d'amies.
Le thème de la photographie était bien trouvée. Prendre en photo le fin du monde engendre beaucoup de questions et les filles se sont données plus de mal que ce qu'elles pensent. C'était même mignon de voir les photos qu'elles avaient prises en cut (elles sont encore amatrices haha).
Je suis satisfaite de mon visionnage parce qu'il permet de respirer parmi les blockbusters plein de testerones et d'une distribution quasi masculine. Il risque de ne pas plaire à tout le monde cependant ! Si vous aimez prendre votre temps, les histoires d'amitié et feel-good, ce film est fait pour vous.
de Banjong PISANTHANAKUN - 2021 - 2h11 - Horreur
Avec Narilya GULMONGKOLPECH, Sawanee UTOOMMASYNOPSIS
Une équipe de film vient tourner un documentaire sur le chamanisme dans un village thaïlandais. Ils s’intéressent tout particulièrement à Nim, une chamane habitée par un esprit qui se transmet de génération en génération dans sa famille. Mais le tournage va prendre une tournure terrifiante… (synopsis pris sur le site du FFCP)J'étais surprise de voir un film thaïlandais au programme du Festival du Film Coréen. Tout s'explique par le fait qu'il est produit et coécrit par Na Hong Jin (The Chaser, The Strangers/The Wailing) ! La seule info que j'avais donc avant d'aller au festival c'est que le film parlait de shamanisme. J'aime énormément ce thème et en plus l'histoire se passe en Thaïlande. J'ai une connaissance limitée des pratiques de ce pays et voulais en découvrir plus grâce à cette production. Le réalisateur Banjong Pisanthanakun est derrière les succès Shutter et Pee Mak, j'étais donc entre de bonnes mains !
Sous forme de documentaire, une équipe filme une shaman dans un village reculé en Thaïlande et la première moitié du film est très factuelle. On apprend comment est perçu le shamanisme dans cet envirionnement, les pratiques de Nim et la façon dont elle est devenue shaman, son histoire familiale tragique, etc. J'ai adoré en apprendre plus sur ces coutumes et la transmission des "pouvoirs" dans cette famille.
A partir du moment où la nièce de Nim présente les mêmes symptômes qu'elle avant de recevoir la déesse Ba Yan, l'équipe de production décide de rester plus longtemps afin de documenter ce processus. A partir de là, on se rapproche alors d'un film de possession comme beaucoup de personnes se l'imaginent avec son lot de bons et mauvais côtés.
La dernière partie du film était longue parce que de nouvelles scènes arrivaient sans pour autant des informations supplémentaires et semblaient être présentes pour l'effet choc.
de PIL Kam-sung - 2021 - 1h34 - Thriller, Action
Avec HWANG Jung-min, KIM Jae-bum, LEE Yu-mi…SYNOPSIS
Après la grande première VIP de son nouveau film, l’acteur HWANG Jung-min est kidnappé en pleine rue par une bande d’inconnus. La star de cinéma va vite se rendre compte que sa vie est en jeu et va alors tout faire pour échapper à ses ravisseurs. Le compte à rebours est lancé. (synopsis pris sur le site du FFCP)Avant la projection du film, nous avons eu l'agréable surprise d'avoir un message vidéo du réalisateur Pil Kam Sung qui explique l'idée derrière le film. L'histoire est inspirée d'un fait réel qui a eu lieu en Chine. Un célèbre acteur chinois avait été enlevé et la police l'a secouru 24h plus tard. Cela a bien entendu fait le buzz dans les médias et un film a été réalisé en Chine. Pil Kam Sung a donc choisi le format de faux documentaire en y mélangeant de l'action et à mon humble, le film est plutôt bien réussi.
J'étais très curieuse de voir ce film avec Hwang Jung Min jouant son propre rôle et qui se fait enlever. Dans une interview, il a dit que des rookies étaient choisis spécifiquement pour permettre au public de s'immerser dans l'histoire. Bien sûr, ce serait moins convaincant de le voir être enlevé par un acteur connu du public. Si, comme moi, vous êtes amateurs de dramas, certains visages vont vous être plus ou moins familiers. Mais j'imagine que pour quelqu'un qui ne regarde pas beaucoup de dramas, ce seront bel et bien des rookies.
Passons au côté "méta" du film. La particularité du film coréen est que Hwang Jung Min joue son propre rôle et que je m'attends, personnellement, à un commentaire de sa vie de célébrité. Disons que les blagues étaient la meilleure partie "meta". Par exemple, l'un des kidnappeurs est un grand fan de lui et lui demande de citer des répliques de film. Très amusant en sachant qu'il y a une tension palpable. Mis à part pour l'humour, on a au final très peu d'infos sur le ressentis de Hwang Jung Min en tant qu'acteur. Il n'allait pas se montrer comme une mauvaise personne, je me doute bien, mais il reste quand même dans ce rôle de héros d'action qui sait se débrouiller seul, se battre et se montre protecteur.
En parlant de protection, une femme est aussi enlevée et Hwang Jung Min va l'aider à se sauver également. Elle n'existe que pour cet objectif : être sauvée par Hwang Jung Min. Les deux autres femmes du film qui ont un rôle "proéminent" (pour ne pas dire, les seules qui existent) sont l'inspectrice qui mène l'enquête et la femme du côté des antagonistes qui est sexualisée en montrant son décolleté en plus d'être l'amante d'un autre membre de la bande. On a bien là les trois archétypes qu'on retrouve dans les films d'action/thriller et j'en ai ras-le-bol. Je savais que le film n'allait pas proposer des rôles féminins intéressants (l'inspectrice ait tout de même perspicace, je dois le dire) mais je suis tout de même déçue.
Pour "rattraper" ma déception, il reste les scènes d'action bien exécutées.
de LEE Joon-ik - 2021 - 2h06 - Drame, historique
Avec SUL Kyung-gu, BYUN Yo-han, LEE Jeong-eun...SYNOPSIS
En l’an 1801, CHUNG Yak-jeon, érudit proche conseiller du roi, se voit exilé de la cour à la mort du souverain. Dans ce royaume à la culture confucéenne, sa foi catholique est très mal vue par la régente et son entourage. Persécuté, il est donc chassé loin de la capitale et assigné sur l’île d’Heuk-san, où son arrivée est un événement, notamment pour un jeune pêcheur du nom de Chang-dae. (synopsis pris sur le site du FFCP)J'étais trop contente de voir que The Book of Fish était au programme car même si je n'ai pas pu aller le voir, il mérite d'être apprécié sur grand écran. J'adore le travail de Lee Joon Ik sur ses films historiques (The King and the Clown, Dongju: Portrait of a Poet, Arnachist from Colony) et c'était plaisant de voir un autre film de lui en noir et blanc après Dongju.
J'ai adoré la relation de maître et d'apprenti bilatérale. Personnellement, j'aime voir autre chose que les intrigues de palais dans un drama historique et voir ce que les "petites gens" pensent du système ou tout simplement leur quotidien. C'est ce que le film a montré ! Les deux protagonistes étaient réticents au début de leur rencontre mais sont parvenus d'un commun accord de s'entreaider dans leur objectif. L'un voulait écrire un livre sur les poissions et avaient besoin des connaissances d'un pêcheur aguéri et l'autre finit par s'intéresser aux livres érudits qui ne sont pas à portée de main d'un simple paysan.
L'ensemble des acteurs est très bon, sans surprise, et le choix stylistique du noir et blanc apporte à la fois une douceur dans les moments et de l'intensité dans ceux plus sérieux. J'ai adoré ce film comme vous pouvez le sentir !
J'espère pouvoir regarder plus de films à la prochaine édition du Festival du Film Coréen car je me suis beaucoup amusée !
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