23è édition de la Nippon Connection

du 6 au 11 juin à Francfort

Je suis repartie cette année à Francort pour la nouvelle édition de la Nippon Connection ! J'ai un peu craqué mon slip en achat de merch (inhabituel pour moi) car j'ai beaucoup aimé les designs de cette année. Le thème de cette édition est "Cityscapes & Countryside". Sans plus tarder, je vous donne mon avis sur ce festival et les films que j'ai vus.

Egoist de Daishi MATSUNAGA

Avec : Ryohei SUZUKI, Hio MIYAZAWA, Yuko NAKAMURA, Iori WADA, Akira EMOTO

Basé sur un roman semi-autobiographique de Makoto Takayama, le film suit l'histoire d'amour entre Kosuke, rédacteur de mode, et Ryuta, son coach sportif. Kosuke a encore du mal à faire le deuil de sa mère et sa relation avec Ryuta qui travaille dur pour soutenir sa mère, va le chambouler.

Daishi MATSUNAGA était présent au début et à la fin de la projection pour une séance Q&A. J'étais surprise d'apprendre qu'il n'était jamais allé dans une école de cinéma ou fait d'études proche de cette industrie. Chapeau !

Mon avis : J'ai plutôt bien aimé ce film même si certains passages me semblaient trop surréalistes. J'ignore donc dan quelle mesure les éléments autobiographiques ont été adaptés à l'écran. Les personnages passent par plusieurs moment dramatiques qui montrent qu'ils attirent la malchance. Il y a quelques scènes légères, notamment au début mais on tombe assez vite à partir du milieu du film dans le mélodrame. J'ignore si j'étais prête à passer par autant d'épreuves que nos personnages en l'espace d'un film. Il y a des scènes de sexe qui sont plutôt bien filmées. La caméra se concentre sur les expressions des visages plutôt que sur les corps et je préfère ce choix pour les scènes intimes.

Petite anecdote : J'avais pris un billet pour #Manhole mais je me suis trompée du jour. Je l'avais pris pour le 6 juin alors que j'arrivais à Francfort le 8 en fin d'après-midi !

Maelstrom de Mizuko YAMAOKA

Documentaire racontant la vie de Mizuko Yamaoka qui, après un accident en vélo, se retrouve à devoir vivre dans un fauteuil roulant pour le reste de ses jours.

Mon avis : Je ne m'attendais pas à ce format pour être honnête ! La documentariste raconte son histoire de sa naissance à l'instant présent. J'ai parfois trouvé des passages longs car elle entrait dans pas mal de détails sur sa famille, sa vie privée, et que c'était répétitif. C'était comme lire le journal de quelqu'un mais projeté. Il y avait quasiment que des photos pour illustrer son histoire et, quand bien même c'est touchant de voir des photos de sa famille au fil des années, c'était statique avec uniquement sa voix pour unique narration. Je n'ai pas pu rester après la projection pour la séance Q&A avec Mizuko Yamaoka donc peut-être qu'elle a donné plus de précisions sur ses choix dans cette partie. Il est tout de même bon de voir ce que la documentariste a dû faire pour retrouver son indépendance après son accident et les mesures mises en place (ou non) pour les personnes à mobilité réduite au Japon.

To The Supreme de Santa YAMAGISHI

Avec : Atsuko MAEDA, Fuma KIKUCHI, Yudai CHIBA, Shuri, Marika ITO, Mei KUROKAWA

Le film suit quatre femmes en même temps et leurs déboires avec les hommes qu'elles cotôient chacune dans leur vie. 

Mon avis : J'avais pas spécialement envie de regarder ce film mais puisque j'avais du temps à combler l'après-midi, j'ai décidé d'aller le voir. Si ce n'était pas pour les dernières minutes du film, je serais sortie de la salle très satisfaite de mon visionnage ! La réalisation est soignée et un univers bien distinct est associé à chaque personnage féminin. J'ai envie de dire que le film crie "Men are trash" si ce n'était pas pour sa conclusion qui vient casser le quatrième mur. D'ailleurs, je comprends mieux cette mise en scène après avoir vu que c'était l'adaptation d'une pièce de théâtre de Shuko NEMOTO (qui est aussi au scénario du film). Ce qui aurait pu être un coup de coeur est devenu une mini déception car les personnages féminins se contentent finalement du minimum...

Spring In Between de Rika KATSU

Avec : Hio MIYAZAWA, Sakurako KONISHI, Yoshihiko HOSODA, Amon HIRAI, Asuka HAMARU

Haru travaille pour un magazine assez populaire mais a du mal à se avoir de la reconnaissance dans son travail et dans son couple. Elle décidera de faire un article sur le jeune peintre, Toru, qui ne peint que des objets et paysages en bleu.

Mon avis : Je ne savais pas à quoi m'attendre, en particulier pour un film romantique avec l'un des personnages sur le spectre autistique. J'avais peur qu'on glamorise le personnage de Toru, surtout avec cet halo de lumière qui apparaît au début du film quand on le voit. Haru tombe amoureuse de lui mais ne se rend pas compte qu'elle n'est pas sur la même longueur d'ondes que lui et se retrouve blessée. J'aurais préféré que cette histoire lui permette de prendre du recul sur sa relation avec son copain actuel et de se focaliser sur elle et sur ce dont elle a réellement besoin. Une amitié avec Toru, est, à mon sens, plus bénéfique, que tout autre type de relations ambigues. Au final, je l'ai plutôt bien apprécié, même si la fin laisse de l'espoir là où cela est inutile à mon humble avis. 

I Am What I Am de Shinya TAMADA

Avec : Toko MIURA, Atsuko MAEDA, Marika ITO, Ku IJIMA, Ko MAEHARA

Kasumi, 30 ans, célibataire, fait de la peine à sa mère qui souhaite voir sa fille se marier. C'est ainsi qu'elle l'emmène contre son gré à un rendez-vous arrangé pour rencontrer un potentiel prétendant. Ce que sa mère ignore est que sa fille est asexuelle et qu'elle ne veut absolument pas avoir une relation romantique avec une autre personne.

Mon avis : J'étais très curieuse de voir ce film ! On voit Kosumi entretenir des relations avec différentes personnes tout au long du film et essayer de comprendre (et faire comprendre) que les relations amoureuses et le mariage ne font pas tout dans la vie. Le film avait beaucoup de choses à raconter à ce sujet mais certains passages étaient trop ou pas assez longs. On navigue dans la vie de Kosumi en même temps qu'elle et on s'attache à ces personnes qu'elle rencontre ! On a envie de croire, nous aussi, que son entourage comprendra un jour que vivre sans ressentir d'attirance pour quelqu'un n'est pas anormal.

L'actrice principale, Toko Miura, était présente et a fait une séance Q&A à la fin de la projection mais je suis pas restée car je voulais avoir assez de temps pour manger avant d'enchaîner avec le dernier film de la journée.

Our Huff and Puff Journey de Daigo MATSUHI

Avec : Toko MIURA, Sonoko INOUE, Reika OZEKI, Saku MAYAMA, Sosuke IKEMATSU

Ichinose, Sattsun, Chie et Fumiko vont dans un lycée à Fukuoka et fans du groupe CreepHyp. Elles décident de fuguer pour se rendre au concert de leur groupe préféré... à vélo ! Un périple va alors commencer pour ces quatre amies.

Mon avis : Étant moi-même d'un groupe (voire même de plusieurs), je comprends la folie qui a pris ces quatre jeunes filles d'entreprendre ce long périple pour se rendre au concert de leur groupe préféré à Tokyo. On y voit la naiveté de ces lycénnes qui pensent pouvoir trouver facilement de l'aide et être en sécurité sans avoir d'argent et sans figure parentale pour les accompagner. Les dialogues étaient très naturels et j'étais convaincue que les quatres filles étaient de vraies bonnes amies embarquées dans une aventure folle.  

Je n'avais pas fait attention mais Toko Miura joue également dans ce film ! C'est intéressant de voir son jeu à 18 ans après l'avoir vu dans un film tourné cinq ans plus tard. Cette fois-ci, j'ai pu assisté à la séance Q&A (même si pas pendant sa totalité). C'était le premier rôle des trois actrices principales et leur personnalité colle à celles de leur personnage respectif ! Toko Miura était donc la seule à jouer un rôle qui n'était pas proche de sa personnalité. J'ai aussi appris qu'elle joue depuis toute petite dans des films et est aussi chanteuse.

My Small Land d'Emma KAWAWADA

Avec : Lina ARASHI, Daiken OKUDAIRA, Arash KAHAFIZADEH, Lilly KAHAFIZADEH, Lion KAHAFIZADEH

Quel est son pays d'origine ? C'est la question que l'on pose souvent à Sarya, 17 ans, au Japon. La réponse n'est pas simple, car elle a fui la Turquie avec sa famille kurde lorsqu'elle était enfant et s'est installée au Japon. Sarya s'y sent bien, elle est bonne à l'école, veut devenir enseignante et est amoureuse de son collègue japonais Sota, qu'elle connaît de son travail à mi-temps. Mais lorsque sa famille perd son statut de réfugiée, le monde s'écroule pour Sarya.

Mon avis : J'ai beaucoup aimé ce film ! Je ne voulais absolument pas le rater et c'est d'autant plus le premier film de ma réalisatrice qui était présente pour une session Q&A à la fin du film. Elle-même issue de l'immigration, elle voulait faire un film sur cette thématique et parler d'une communauté dont on n'a pas conscience au Japon. La famille de l'héroïne est la véritable famille de l'actrice principale, pas autant qu'ils se ressemblent autant haha

Mondays: See You “This” Week! de Ryo TAKEBAYASHI

Avec : Wan MARUI, Makita Sports, Koki OSAMURA, Yugo MIKAWA, Kotaro YAGI

Akemi et ses collègues vivent la même semaine de travail encore et encore. Pour briser la boucle temporelle, il ne semble y avoir qu'une seule issue curieuse : en plus de la vie de bureau trépidante dans leur agence, ils doivent aussi terminer le manga inachevé de leur patron et le soumettre à une maison d'édition.

Mon avis : C'était le film le plus divertissant et drôle que j'ai regardé du festival ! Je suis plutôt réticente vis-à-vis des boucles temporelles car j'ai l'impression qu'on a fait le tour en fonction et qu'il reste donc peu de surprises. J'ai beaucoup aimé l'humour à répétition et bien sûr les blagues qui viennent couper le rythme là où on s'y attend le moins ! La bande son est très bien choisie et le montage est de qualité ! Le réalisateur a expliqué pendant la session Q&A que le tournage a duré six jours et que l'équipe qui a travaillé sur le script était composée de douze autres personnes. Un vrai travail de malade qui se reflète dans ce film déjanté !! Il a également appris au public à faire un pigeon. Il faut voir le film pour comprendre pourquoi haha

Fantastic Imaginations: Independent Animated Shorts

Liste des court-métrages :
In The Big Yard Inside The Teeny-Weeny Pocket de Yoko YUKI 
Ogre, Curtain And Salt de Misa NISHIHARA 
Magnified City d'Isaku KANEKO 
Tiger Is Strolling Around de Anastasiia FALILEIEVA 
OTOHIME 20000 de Naoyuki NIIYA 
JOHNNY THE EEL de Naoyuki NIIYA 
The Tiny Hunter And The Giant Rat: Back To Otohime 20000 de Naoyuki NIIYA

Mon avis :  La sélection de courts-métrages étaient sympathiques mais pas transcendantes. Je me demande, d'ailleurs, sur quels critères l'universitaire Dr. Catherine Munroe Hotes, spécialisée en film, média et culture et enseignant actuellement au Japon,  a fait ses choix. Mon préféré était Tiger is Strolling around de la réalisatrice ukrainienne, Anastasiia FALILEIEVA qui suit une lycéenne essayant de faire une tentative de suicide car elle a l'impression d'être rejetée par tout le monde mais un esprit tigre va la sauver.